Dans la continuité de la série « J’aurais plutôt fait comme ça »,
Marbres introduit la dimension de l’art conceptuel et transgresse, non sans humour, les catégories bien caractérisées de la peinture et de la sculpture.
À partir de cartes postales des peintures de Piet Mondrian dont elle gratte des éléments au cutter, Isabelle Ferreira propose une nouvelle lecture de ces tableaux en choisissant de ne montrer (garder) que les blancs de leur composition originelle. Ces blancs deviennent bleus, parfois roses ou beiges et viennent marquer subtilement l’écart entre l'oeuvre du maître et leur représentation standardisée en carte postale. Les couleurs produites par l’impression industrielles donnent alors à voir des aplats teintés qui ne sont pas sans rappeler les blocs de pierre débités et stockés dans les carrières. On semble aussi discerner au milieu de ces blocs peints le veinage d'un marbre ou une ligne faite d'affluents occupés à rejoindre un point plus important sur la surface, on distingue aussi une matière qu'on pense être le résultat de l'impression avant de réaliser qu'il s'agit bien de la touche du pinceau de Mondrian et de la facture de sa peinture.
Entre réalité et illusion, texture pelliculée et surface pelée,
Marbres s’amuse avec l’Histoire de l’art et questionne notre regard sur les canons de la peinture moderniste. Chaque carte postale est encadrée de manière à pouvoir lire au verso la légende de la peinture et à y faire référence si on le souhaite (titre de l'oeuvre, dimensions, année, technique, collection, musée....).